Selon un rapport de la Asbestos Safety and Eradication Agency, en moyenne, sur les sept derniers exercices comptables de 2008 à 2014, les australiens ont produit environ 20kg de déchets d’amiante per capita’ [1]. Nous supposons que les déchets d’amiante ont été enfouis dans des installations appropriées et règlementées pour le traitement des déchets.
Au-delà du fait que les infrastructures de déchets d’amiante devraient être adéquats dans un futur proche, s’autres entreprises françaises ont développé des solutions innovantes qui transforment et recyclent l’amiante sans aucun risque.
- La vitrification
Depuis 1992, Inertam propose une solution alternative pour la gestion des déchets d’amiante : la vitrification.
Au cours du process, l’amiante est chauffé dans un four jusqu’à ce qu’elle atteigne son point de fusion à environ 1500°C (2700F).
A cette température, la fusion entraîne une désintégration complète des fibres et de son danger intrinsèque. Ensuite, le matériel fondu, appelé Cofalit, est transféré dans une chambre de raffinage. Ici, la température du Cofalit est maintenue tout en évacuant les résidus non fondus. Les gaz émis durant les étapes de fusion sont extraits et traités via un système de traitement de gaz.
Le Cofalit liquide est envoyé dans une zone à ciel ouvert pour se refroidir tout en atteignant son état solide. Enfin, ce nouveau matériel est broyé pour être réutilisé en couche inférieur pour la route, et ce sans aucun risque [2].
Ce procédé industriel fonctionne 24h/7j et traite 30 tonnes de déchets…par jour.
Pour le moment, la seule préoccupation autour de cette innovation concerne son prix : AUD 2000 par tonne pour éliminer totalement les déchets d’amiante [3]. Cette barrière économique est-elle trop élevée ?
2. Le processus Nevada
Le process Nevada provient d’une PME corse nommée Neutramiante [4].
Ce processus implique une combinaison parfaite d’eau et d’acide. Une fois triés et broyés, les déchets d’amiantes sont introduits dans un réacteur où ils sont mélangés avec de l’acide et de l’eau.
Ensuite, la recette est simple : à température basse, laisser mijoter pendant 6/8heures et utiliser un « diviseur de débit » pour séparer le liquide du solide. D’un côté, les sels de magnésie du liquide obtenu sont vendus à des producteurs de magnésium métallique. De l’autre côté, le gypse et l’anhydrite sont achetés par les producteurs de ciment pour réduire leurs émissions de dioxyde de carbone.
Enfin, seule la silice est laissée et réutilisée pour produire de la zéolithe, un nettoyeur de piscine pour l’air et l’eau.
Selon Dimension Amiante [5], le premier site industriel ouvrira cette année.
En vendant les produits primaires et secondaires issus de la réaction chimique, Neutramiante génère une source de revenus secondaire, qui permet à l’entreprise d’annoncer un prix au dessus de toute compétition : AUD 600 la tonne, ce qui concurrence les décharges.
La température du process -90°C- est largement inférieure à celle de la vitrification, ce qui explique également la différence de prix.
Qu’en est-il de la capacité ? Paul Poggy, le directeur-propriétaire a annoncé dans Dimension Amiante une capacité de 14000/15000 tonnes par an, soit presque 4% du tonnage français.
De belles perspectives sont donc à venir dans le domaine de la gestion des déchets d’amiante !